Historique de la paroisse Sainte Thérèse

Le Chemin de Fer…

En 1858, après bien des discussions passionnées, l’implantation de la gare est décidée côté sud de la ville. Ce sera le début de l’extension de l’urbanisation dans cette direction.

La population à l’origine est en majorité ouvrière (69% en 1881), dont 56% de cheminots travaillant en gare ou dans les ateliers du Chemin de Fer. Sa croissance va se poursuivre jusqu’à nos jours, après avoir marqué un déclin de1968 à 1990.

Naissance d’une paroisse : Une église provisoire …

Dès 1930, l’évêque de Rennes, Mgr Charost, envisageait la création d’une nouvelle paroisse entre celles de St-Hélier et du Sacré-Coeur, sur le plateau du Haut-Quineleu. Ce projet sera repris par son successeur, Mgr Mignen, archevêque, et publié le 12.11.1932. ( voir ici )
Une modeste église provisoire était construite à l’emplacement actuel de la nouvelle salle paroissiale. Elle fut bénie le 20.11.1932 , par S.Exc.Mgr Mignen en présence de nombreux fidèles venus également des paroisses voisines. Elle était placée sous le patronage de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, conformément au souhait de Mgr Charost.
Rappelons que Thérèse Martin, morte au Carmel de Lisieux avait été canonisée en 1925, sous le pontificat de Pie XI.
A l’époque, la paroisse s’étendait côté sud, jusqu’au ruisseau du Blosne, c’est à dire au delà de la rocade actuelle. On y trouvait des fermes et « maisons » dont les noms se retrouvent encore maintenant dans les quartiers et les rues: – La Petite Thébaudais – Les Ecotais – La Binquenais – St Donatien – Maison Neuve -Baudrier – La Bintinais devenue l’ Ecomusée de Rennes – Gacet – Cormier – Petit Thorigné – Petit Torigné Laubitrie – Cerisier – Landrel – Haut Quineleu – Riaval – Richardière – Petite Richardière .
Sa population était à peine de 2000 habitants.

Et son curé infatigable

Simultanément à l’édification de l’église provisoire, un presbytère avait été construit. Ce même 20.11.1932, Mgr Mignen présidait à l’installation du nouveau curé: L’abbé Jean Marie Mouëzy, (49 ans, 23 ans de sacerdoce), précédemment vicaire à la paroisse voisine de Saint Hélier.

Les Patronages

Ils furent une des premières préoccupations de M. le Curé.
Dès juillet 1933, il ouvre un patronage de vacances pour les petites filles. Quelques semaines plus tard, avec l’arrivée du premier vicaire, c’est au tour des garçons. Il espérait que les parents y enverraient régulièrement leurs enfants, qui y trouveraient de saines distractions, du bon air, et les éléments d’une solide formation tout en leur évitant les dangers de la rue.
S’ils avaient de grandes vacances libres pour jouer, les enfants n’eurent, durant les vacances de 1933, d’autres locaux que les salles du presbytère.
Heureusement, dès octobre 1933, Mgr Mignen bénissait la première salle paroissiale.
Le 21 juin 1935,c’était la bénédiction de la nouvelle salle du patronage des filles, construite grâce à la générosité d’une bienfaitrice.

L’Eglise

La paroisse était encore toute jeune quand M. le Curé accepta de se lancer dans la construction d’une nouvelle église correspondant mieux aux besoins des nombreux fidèles. (anecdote)

Les travaux commencèrent le mardi de Pâques 1934. S. Exc. Mgr Mignen bénissait la première pierre le 13 Mai 1934. Les travaux allèrent bon train et le lundi de Pentecôte 1er Juin 1936 fut une journée mémorable: L’église complètement achevée et meublée était consacrée par Mgr Mignen et la messe célébrée pour la première fois par M. le chanoine Lamy, chancelier de l’archevêché.
Les 5 cloches de l’église ont été bénies le 20.9.36. Elles s’appellent: Alexis-René, Henri-Charles, Joseph-Alphonse-Célestin, Jean-Théophile, Bernadette-Marguerite-Marie-Armelle.

La salle paroissiale

Le nouveau sanctuaire étant ouvert au culte, l’église provisoire devint salle paroissiale. Après la guerre, on l’aménagea en salle de cinéma: « LE STUDIO ».

1940 … 1944 …

Le 17 Juin 1940, veille de l’entrée de l’armée allemande à Rennes, l’église ressentit les effets du bombardement de la gare : Les verrières sous la tribune, la grande verrière nord-est, les panneaux de la coupole et du choeur, les portes nord-est subirent d’importants dégâts.
Au bombardement du 9 juin 1944, vers 0 h 30, le quartier de Sainte Thérèse fut à nouveau touché. Un chapelet de 7 bombes tomba autour de l’église, dont une tout près du presbytère, sans causer de désastre. Mais une bombe tomba sur le clocher. Pourquoi celle-là, justement n’a -t-elle pas éclaté ? Hasard, ou, comme le pensent les paroissiens de Sainte Thérèse : miracle.
D’autres bombes tombèrent sur le quartier: rue des Ormeaux, des Planches , de Riaval et firent 5 morts et de nombreux blessés.

Les Orgues

Le 7 octobre 1941, un contrat était passé avec la maison Gonzalez de Châtillon-sous-Bagneux (Seine) pour l’installation d’orgues à l’église. Mais du fait de la guerre, le contrat ne vit sa réalisation qu’en 1948.
Elles furent inaugurées le dimanche 17 octobre 1948 sous la présidence de S. Em. le cardinal Roques.

L’ Etoile Sportive

M. le Curé encouragea les jeunes qui, dès 1941, lui firent part de leur désir de créer des équipes sportives pour occuper leurs loisirs. Ils n’étaient qu’une douzaine, au début, mais des gars qui avaient foi en l’avenir. Sitôt la guerre finie, ils repartirent, améliorèrent leur terrain, se firent artistes pour trouver des fonds. En 1952, la future salle était couverte, puis, en 1955, les sportifs se firent maçons, pour monter eux-mêmes les murs de la salle de basket telle que nous la connaissons.

L’agrandissement du presbytère

Le développement du quartier avait fait qu’un troisième vicaire était accueilli à Ste Thérèse. Le presbytère devait être agrandi. Ce qui fut fait en 1953-54,sous la forme d’une aile rue Bigot de Préameneu, comprenant des chambres à l’étage et, au rez-de-chaussée, une salle de réunion et une bibliothèque..

Le pensionnat Sainte Thérèse

En septembre 1936, l’école paroissiale de filles de Sainte Thérèse s’ouvrait dans les locaux occupés jusque-là par le patronage des garçons. Les deux classes ne reçurent, le premier jour, que 27 élèves. A la fin de l’année scolaire, l’effectif avait atteint 52 élèves. Fin novembre, la maison du 23 de la rue Sully Prud’homme permettait de loger les deux religieuses et l’institutrice adjointe.
Pendant l’été de 1937, une 3ème classe fut construite pour le cours complémentaire.
En juin 1939, sortait de terre la première aile du bâtiment actuel, ainsi que deux classes qui, dès novembre, furent ouvertes à la classe enfantine.
La population scolaire croissant toujours, on suréleva le bâtiment, pour offrir trois nouvelles classes dès la rentrée de 1947.
En 1954, l’ouverture de cours d’enseignement ménager et commercial, nécessitaient de construire encore, et le 30 avril 1956, S. Em. le cardinal Roques bénissait le nouveau pensionnat.

Les religieuses qui se consacrent à l’éducation de ces enfants appartiennent à la Congrégation des Saints-Coeurs de Jésus et de Marie, de Paramé, plus connue sous le vocable de « Notre-Dame-des-Chênes » (fondatrice: Mère Marie-Amélie Fristel, « une âme fortement trempée et un noble coeur », née à Saint-Malo).

L’école Saint Jean

(dédiée à Saint Jean l’Evangéliste)
Trois classes s’ouvrent le 23 septembre 1956. (11e, 10e, 9e).Puis chaque année, de nouvelles classes sont crées, jusqu’à occupation complète de l’établissement.
La maison d’habitation des Frères et la cantine s’achèveront au cours de l’année 57-58.
Dans les années suivante, le préau qui supporte trois nouvelles classes est construit.

Cette école est confiée à la congrégation des Frères de Ploërmel (fondateur: Vénérable Jean-Marie de La Mennais, missionnaire « au zèle de feu et au courage de fer »).

Les salles des catéchismes

Elles furent construites en 1957, dans le prolongement de la salle de cinéma, dans le jardin du presbytère.

Les Fêtes du Jubilé d’Argent de la Paroisse Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus et de son premier Curé.à l’occasion du 60e anniversaire de la mort de la Sainte de Lisieux.

Les 3, 4, 5, 6 Octobre 1957, pour célébrer les 25 ans de la paroisse. Sous la présidence de S. Em le Cardinal Roques, elles connurent un retentissement considérable. A la fin de la grand’ messe solennelle, célébrée par M. le Curé, S. Em le Cardinal Roques déclara qu’à compter de ce jour, il ne faudrait plus dire M.le Curé Mouëzy, mais Monseigneur Mouëzy.

1967: l’autel face aux fidèles

Suite au concile, l’aménagement du chœur et le déplacement de l’autel sont confiés à Mr Perrin, le fils de l’architecte de l’église Sainte Thérèse. La chaire située côté droit de la nef sera supprimée à cette occasion. L’aigle qui l’agrémentait sera reposé sur l’ambon.

1967: ZUP sud et nouvelles paroisses

Rennes s’étend vers le sud: Nouveaux boulevards, nouvelle voirie- Travaux de la rocade sud de contournement. Une Zône à Urbaniser en Priorité est crée. Les immeubles sortent de terre et la population afflue. Il faut créer de nouvelles paroisses.
La paroisse Sainte Thérèse se trouvera alors limitée côté sud comme il apparaît sur le plan actuel.

1986: Cinquantenaire de l’église

Fête du cinquantenaire de l’inauguration de l’église, avec la participation des prêtres originaires du quartier ou ayant exercé leur ministère dans la paroisse.

1988 – 2000 Réorganisation

Dès 1988, une vaste opération de réorganisation des locaux était examinée. Elle répondait à de nouveaux besoins:

  • Le presbytère, s’avérait assez peu fonctionnel et bruyant.
  • Les classes provisoires de l’école St Jean, rue Bigot de Préameneu, devaient être reconstruites.
  • Le collège Ste Thérèse souhaitait créer des classes techniques et manquait de place. Cette place pouvait être fournie par les classes maternelles à déplacer.
  • Le cinéma « Le Studio », après avoir répondu à un besoin dans le quartier, se trouvait désaffecté par suite de la concurrence de la télévision.

La réorganisation consista donc en la cession à la congrégation des Frères de Ploërmel des terrains et bâtiments appartenant à l’évêché: locaux paroissiaux et salles de catéchisme.

Cette cession a permis de financer:

  • La construction d’un nouveau presbytère, plus fonctionnel, rue Sully-Prud’homme.
  • Le réaménagement du cinéma en salles paroissiales et oratoire, permettant de célébrer la messe journalière dans une salle chauffée et accueillante.
  • L’aménagement de l’ancien presbytère en salles de réunion, de catéchisme, et de locaux pour les mouvements de jeunes.

Le nouveau presbytère était achevé à l’été 1994 et permettait le déménagement des prêtres dans le courant septembre.
L’école Saint Jean ouvrit la nouvelle école maternelle rue Bigot de Préameneu pour la rentrée de 1998. Elle fut inaugurée le 17.10.1998.
Les nouvelles salles paroissiales dans l’ancien cinéma furent inaugurées le 1er Juillet 2000.
Les salles de catéchisme ont été transférées dans l’ancien presbytère, dès 1994.
Son appellation est désormais « Maison paroissiale ».