La famille ODORICO
sources: Hélène GUENE : »ODORICO mosaïste art déco »
1ere génération; l’immigration.
Isidore et Vincent , émigrés italiens,viennent travailler à l’Opéra Garnier, chez le mosaïste Gian Domenico Faccina. Puis, ils s’installent à Tours en 1881, avec leur famille, comme employés chez un entrepreneur Italien, Joachim Novello, toujours dans la spécialité de la mosaïque.
En 1882, ils s’associent et fondent leur entreprise à Rennes, se spécialisant dans les « mosaïques vénitiennes et romaines,mosaïques de marbre pour dallage, mosaïque en émaux et or » comme l’indique leur carte publicitaire, ci contre de 1910.
Ils travaillent dans l’aménagement d’églises, d’entrées de maison, de quelques devantures et des paillassons et plaques de maisons.
2ème génération; l’intégration.
Isidore a eu 4 enfants. Deux survivront :Vincent.(1879) et Isidore (1893).Après leurs études à Rennes, et pour Isidore, le cursus complet des Beaux-Arts, ils reprennent l’entreprise avec leur mère lors du décès de leur père, en 1912. Arrive la guerre de 1914. Isidore est mobilisé, puisque naturalisé Français. Vincent, handicapé par une scoliose, est dispensé. Après la guerre et jusqu’à la mort de Vincent, en 1933, ils sont associés, sous le nom de « Odorico Frères ».Il continue ensuite seul l’entreprise et la développe en une société comptant, avec ses succursales, plus de cent personnes.
Son génie est d’avoir su rationaliser la mosaïque en simplifiant la mise en oeuvre par les systèmes de grilles ou les smaltes étaient placées puis colées sur un papier kraft permettant de pré fabriquer des plaques élémentaires d’un ensemble.
Sa passion pour le football lui fait créer à Rennes l’équipe des « Rouges et Noir ». Il devient président et professionnalise son équipe, se déplaçant à l’étranger pour y chercher des joueurs.
Hélas, la guerre de 1939, le mobilise puis lui fera connaître bien des ennuis avec les Allemands. Du fait de son nom italien, il était anormal qu’il se batte contre ceux-ci, alliés de l’Allemagne. Il est suspecté d’être juif émigré en France, et un malheureux accident de la route lui fait renverser un motard allemand. Toutes ces agressions finissent par l’abattre. Il se réfugie à Etrelles avec ses ouvriers en 1944, pour s’éteindre en 1945.
Odorico après Isidore.
Sa veuve, Marcelle tente de continuer l’entreprise en s’associant avec Henri Baudoux, qui possède une entreprise de revêtements de sol à Paris. Toutefois, les goûts ont changé. Avec la reconstruction, les préoccupations de rapidité et de coût sont déterminantes. La production peu à peu va se dessécher, et l’entreprise disparaître.
La oeuvres d’Odorico sont nombreuses en Bretagne dans les églises, les bâtiments publics et chez les particuliers. On notera, pour ne citer que Rennes, la piscine St Georges (1925),en style Art-Déco et son bassin bleu cerclé d’une frise évoquant les vagues. Plusieurs anciennes maisons gardent encore le témoignage de ces créations.